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Consigne ordinaire pour écrivants pas ordinaires L’ordinaire est un plat pays, un vocabulaire sans saveur qui rime avec populaire. On le laisse volontiers au vestiaire. Pour plus tard. Routine gangreneuse ou paix heureuse, l’ordinaire a tantôt la mine vulgaire, aux relents de mépris, ou l’air sobre des réjouis. Si la langue nous autorise à « sortir de l’ordinaire », on ne peut y « entrer ». Serions-nous tous condamnés à quitter l’ordinaire ou, à défaut, y rester ? Ceux qui en sortent pénètrent-t-ils dans l’extraordinaire ? Mépriser l’ordinaire, c’est oublier la grâce des jours qui se déplient et dont l’envers sonne la fin. Ordinaires, les rescapés de La Méduse, les danseuses de Degas, les ivrognes de Toulouse-Lautrec, les soleils de Van Gogh qui attirent les foules ? Que dire des Tahitiennes de Gauguin qui, logées au musée d’Orsay, n’ont rien d’ordinaire ? On s’y perd ! Tout est ordinaire et rien de l’est. Ordinaire, le sexe de ...