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Affichage des articles du juillet, 2016

Méditation de Louis Sajun, écrivant

Coucher mauritanien C’était l’heure où une légère brise promenait, sur les dunes, la quiétude grandissante de la lumière du soir. Le plus souvent seuls, à deux parfois, les membres du groupe se dispersaient en étoiles, chacun à la recherche de la dune idoine sur laquelle passer la nuit. Regroupés autour d’un peu de nourriture jetée par les bédouins, les chameaux, parfaitement immobiles, posaient avec arrogance devant la pleine lune qui venait d’apparaître au-dessus de l’horizon. Nous étions déjà à une trentaine de mètres les uns des autres lorsque, sans se concerter, chacun d’entre nous a interrompu sa marche pour tourner son regard dans la même direction. Stéphane, le plus éloigné d’entre nous, s’est dressé sur la plus haute dune sur laquelle il venait de poser son sac à dos pour élire domicile, et sa lointaine silhouette, recouverte d’un pull bleu marine, n’était plus qu’un trait sous le ciel bleu sombre. Embrasant une dernière fois le ciel, dans des oranges transitant par le rouge p

L'écrivant Louis Sajun écrit l'intime

Je tenais à vous revoir Ma rue était traversée de brume ce matin-là. L’une après l’autre, mes jambes s’étendent, mon corps se déploie. Sous la chaleur soyeuse de la couette, mon âme dort encore. Après le tourniquet du métro, les premiers effluves de chaleur. Le monde, le monde, le monde massé, jusqu’au bout du quai. Autour d’un café noir bien trop chaud, mon estomac se recroqueville en râlant. Au coin de mon cœur, posée sur l’extrémité d’une fougère, une goutte de miel, l’éclat bleu de ton sourire, dans le sous-bois insoupçonné de mon espérance abandonnée. Résistance au départ, résistance au frein, mon corps s’agrippe à la froide certitude d’une barre métallique tombée du plafond. Odeur des corps, étuve des regards perdus, désespoir des cœurs désertés. Tes bras entourent naturellement ma taille, certitude du moineau retrouvant son nid. Station après station, un compte à rebours s’égrène en secret. Le poids des dossiers, l’encombrement des réunions pesantes, l’inépuisable liste des tâch