Dans le chas de l’aiguille se faufile ma vie qui se défile
Les mailles de mes souvenirs, patiemment tricotées les unes après les autres, se défont doucement et sans à-coups.
Je les regarde avec tristesse disparaître en un pauvre fil déteint et désormais rêche. Il s’amasse sur le sol dans un désordre malheureux.
Je fixe ce tas, bouche bée, sans pouvoir bouger.
Soudain, mon âme se réveille et commande à mes membres.
Je cherche l’extrémité du fil et commence à l’enrouler autour de ma main droite, lentement au début, puis plus vite. Au contact de ma peau, il change : d’abord plus lumineux, puis coloré, il s’adoucit et s’assouplit contre ma paume.
Je le tisserai à nouveau, un jour, lorsque les sourires seront revenus.
Stéphanie Méla, Nouméa, juin 2024
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