Coucher mauritanien C’était l’heure où une légère brise promenait, sur les dunes, la quiétude grandissante de la lumière du soir. Le plus souvent seuls, à deux parfois, les membres du groupe se dispersaient en étoiles, chacun à la recherche de la dune idoine sur laquelle passer la nuit. Regroupés autour d’un peu de nourriture jetée par les bédouins, les chameaux, parfaitement immobiles, posaient avec arrogance devant la pleine lune qui venait d’apparaître au-dessus de l’horizon. Nous étions déjà à une trentaine de mètres les uns des autres lorsque, sans se concerter, chacun d’entre nous a interrompu sa marche pour tourner son regard dans la même direction. Stéphane, le plus éloigné d’entre nous, s’est dressé sur la plus haute dune sur laquelle il venait de poser son sac à dos pour élire domicile, et sa lointaine silhouette, recouverte d’un pull bleu marine, n’était plus qu’un trait sous le ciel bleu sombre. Embrasant une dernière fois le ciel, dans des oranges transitant par le rouge p...